Ou la poésie de l’ordinaire…

Quand des photographies issues de l’humilité de l’ordinaire se le réapproprient, elles en éprouvent nécessairement toute la poésie.
A travers l’œuvre de Jacques Dolivet, ce qui aurait pu sembler quelconque, ou de peu d’intérêt, devient tout à coup inhabituel, légèrement décalé, voire totalement incongru.
Ce travail, sous couvert d’apparence (faussement) banale, conduit doucement mais sûrement l’observateur vers l’imprévu, l’entraîne inexorablement vers l’imaginaire, et l’incite immanquablement à se raconter d’étranges histoires.

Jacques Dolivet propose des photographies à lire.
Avec attention.
En prenant son temps…

Sobre et concentrée, son écriture photographique, faite de nuances et de saisissements, révèle une réelle et profonde sensibilité.
Ses images, parfois associées en polyptyques, confèrent à la modeste réalité de scènes ordinaires une nouvelle dimension, narrative, faite de correspondances ou de dissonances inattendues : le regard est tantôt amusé, tantôt désabusé, inquiétant parfois, tendre souvent, toujours simple et silencieux.
Au service du regard, au rendu pictural et lumineux, il y a l’exigence de la composition et un sens inné du graphisme. Ce qui est donné à voir, en arrêt sur l'image, est d'une poésie rigoureuse : le cadrage est essentiel, et saisit la part d'ombre, et fige le miroitement qui nous échappe.
Les thèmes abordés sont considérés avec le même œil, celui qui s'assure toujours d'une forme en lien avec son sujet, s'en amuse parfois, s'émeut aussi de nos traces dans un monde tout à la fois habité et déserté.
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